Histoire


Dès le début des années 1900, un tourisme hivernal va se développer sur la Côte d’Azur. Grâce à son climat très doux, elle attire les riches familles étrangères comme les Anglais ou les Russes qui vont en faire une destination réputée.

Histoire


Saint-Jean-Cap-Ferrat, une destination privilégiée

La presqu’île de Saint-Jean-Cap-Ferrat est devenue un haut lieu de villégiature dès la fin du 19ème siècle. Terre aride et rocailleuse, elle n’abritait au départ que quelques petites maisons de pêcheurs et d’agriculteurs groupées autour de l’église et du port sous le nom du hameau Saint-Jean et faisait partie de la commune de Villefranche-sur-Mer.
C’est à la même époque que la Compagnie Générale des Eaux crée au milieu d’un parc arboré, un lac artificiel de 20 000m³ qu’alimente la Vésubie, agrémenté d’un îlot et d’une cascade. C’est grâce à cette eau que la presqu’île se couvre d’une végétation plus dense et plus diversifiée.  Dès lors, le Cap-Ferrat devient un lieu d’excursion privilégié pour les familles niçoises qui viennent en voiture à cheval pique-niquer sous les pins et les oliviers ou déjeuner dans l’un des restaurants apparus près du port.

L’indépendance

En 1860, le Comté de Nice, propriété de la Maison de Savoie depuis 1388, est rattaché à la France. En 1904, Saint Jean se sépare de Villefranche-sur-Mer et devient une commune à part entière. D’abord dénommée Saint-Jean-sur-Mer, la commune prendra le nom de Saint-Jean-Cap-Ferrat en 1907.

Le tourisme se développe

Dès le début des années 1900, un tourisme hivernal va se développer sur la Côte d’Azur. Grâce à son climat très doux, elle attire les riches familles étrangères comme les Anglais ou les Russes qui vont en faire une destination réputée. Saint-Jean-Cap-Ferrat devient très prisée suite à l’arrivée du Roi Léopold II et de l’aristocratie belge. Les premiers grands domaines sont alors édifiés. En 1904, l’Hôtel Le Panorama Palace (aujourd’hui Hôtel Royal Riviera*****) est bâti à l’entrée de la presqu’île. Sa situation géographique le place au centre des mondanités. En 1908, le Grand-Hôtel du Cap-Ferrat est construit afin d’accueillir une clientèle cosmopolite fortunée, à la pointe du Cap-Ferrat.
Dans les années 1950, le tourisme devient plus estival et Saint-Jean-Cap-Ferrat une station balnéaire à la mode qui accueille des célébrités venues du monde entier. On peut citer notamment Edith Piaf, Charlie Chaplin, Elisabeth Taylor et Richard Burton, Jean-Paul Belmondo, Roger Moore, Tony Curtis, David Niven ou encore Romy Schneider qui s’y maria en 1966. Mais aussi des hommes politiques tels que le Général de Gaulle, Valéry Giscard d’Estaing, Raymond Barre, Winston Churchill, Georges Bush, Bill Clinton ou encore Boris Eltsine.

Des artistes peintres célèbres séjournèrent également à Saint-Jean-Cap-Ferrat

Henri Matisse fut reçu à de nombreuses reprises à la villa "Natacha", propriété de l’éditeur d’art Alec Tériade. Le peintre avait d’ailleurs réalisé dans la salle à manger de la villa, un vitrail et un mur en céramique.  L’éditeur y recevait les nombreux artistes avec lesquels il travaillait et notamment Chagall et Picasso ou encore son compatriote Odysséas Elýtis, prix Nobel de littérature en 1979. .
Charlotte Salomon, artiste juive d’origine allemande, séjourna pendant deux ans à l’Hôtel Belle Aurore (aujourd’hui Hôtel & Spa La Villa Cap Ferrat***) où elle peignit l’œuvre de sa vie « Vie ? ou Théâtre ? »*.
Mais l’artiste qui aura marqué le plus Saint-Jean-Cap-Ferrat demeure Jean Cocteau. Invité régulier de la Villa « Santo Sospir » dont il décorera les murs de splendides fresques, on lui doit également la fresque qui orne la salle des mariages de la mairie. (Visible sur demande à l’accueil de la mairie). 
Depuis, têtes couronnées, artistes, hommes politiques et riches industriels, continuent d’être séduits par le charme si particulier de cet endroit où l’expression « pour vivre heureux vivons cachés » prend tout son sens.

*L’écrivain David Foenkinos a consacré son livre « Charlotte » (Prix Renaudot 2014 et prix Goncourt des Lycéens) à cette artiste talentueuse disparue à l’âge de 26 ans en 1943 à Auschwitz, et dont l’œuvre est exposée au Musée Juif d’Amsterdam.